On dénombre ce jour 94 cas de covid au CHU de Montpellier à comparer aux 125 début avril, au pic de la 1ère vague. Le personnel soignant est épuisé. "Il va falloir tenir". Chacun est responsable
Les chiffres dévoilés ce vendredi 16 octobre sont inquiétants. "Une forte houle," affirme le Professeur Taourel, Président de la Commission médicale d’Etablissement du CHU de Montpellier. Alors qu'il y avait 46 patients COVID le 16 septembre, on en dénombre ce jour 94 à comparer aux 125 début avril, au pic de la 1ère vague. "L'augmentation est considérable. Dans deux semaines, on risque de ne plus savoir trop où mettre les patients si le rythme se poursuit car on ne sait pas quand le pic de la 2ème vague sera atteint".
Dans deux semaines, on risque de ne plus savoir trop où mettre les patients si le rythme se poursuit car on ne sait pas quand le pic de la 2ème vague sera atteint
Il y a trois semaines, il y avait de nombreuses entrées mais aussi de nombreuses sorties. Maintenant, il y a beaucoup d'entrées et peu de sorties. Les deux vagues ne sont pas comparables selon le Professeur Klouche, Coordonnateur du département de réanimation médicale du CHU: "la première a durée deux mois et l'hôpital était quasi à l'arrêt pour toutes les opérations hors covid. Ce n'est pas le cas cette fois-ci. Nous avons apprivoisé la maladie."
Deux vagues différentes
Des propos corroborés par le Professeur Taourel: "il y a cinq grosses différences entre les deux vagues. Il n'y a plus de déprogrammations massives. La Métropole de Montpellier est particulièrement touchée cette fois-ci. On ne connait pas le niveau du pic et il n'y aura pas de déclin avant au moins 15 jours. On soigne mieux et la mortalité a baissé. Et le personnel soignant est épuisé." "Nous avons réduit la durée de la maladie grâce notamment à de nouvelles molécules. La charge virale du virus est moins forte," renchérit le Professeur Reynes, Coordonnateur du département maladies infectieuses et tropicales du CHU.Solidarité entre privé et public
La situation est très délicate, tendue mais tous les professionels présents à cette conférence de presse (structures publiques et privées) l'assurent: il ne faut pas déprogrammer les opérations importantes hors covid. "Ne renoncez pas aux soins. Vous pouvez venir en toute sécurité. La déprogrammation a un effet délétère car la maladie s'aggrave et le temps de séjour augmente," argumente Guillaume Ponseillé, Directeur général adjoint du groupe OC SANTE. Quitte à déplacer le patient dans une autre structure. "Il faut faire jouer la solidarité du territoire". "Nous sommes soudés," assure Jean-Marie Brugeron, directeur général adjoint de l’Institut contre le cancer à Montpellier.Si tout le monde joue le jeu, on réussira à endiguer l'épidémie
Mais il va falloir gérer encore plusieurs mois d'épidémie. Fallait-il confiner plutôt qu'instaurer le couvre-feu ? "Pas de commentaire, nous sommes dans l'action et nous cherchons des solutions. Mais si tout le monde joue le jeu, on réussira à endiguer l'épidémie," explique Thomas Le Ludec, directeur général du CHU de Montpellier. Avec en premier lieu, la priorité aux gestes barrières et à la distanciation sociale.
Personnel soignant épuisé
D'autant que le personnel soignant est épuisé et le taux d'absentéisme a augmenté de 10% en un an. Le CHU de Montpellier vient de lancer une campagne de recrutement sur les réseaux sociaux. "Il va falloir tenir et les moments de repos sont importants".Le couvre-feu dans la Métropole de Montpellier et dans 7 autres communes débute cette nuit à 0h pour normalement six semaines.